Dimanche soir s’achevait l’édition 2018 de Rock en Seine. Une édition marquée par la qualité impressionnante de ses têtes d’affiche, à tel point que certains se demandaient si cela n’allait pas créer un déséquilibre dans la programmation.
Rassurez-vous, le week-end nous a aussi réservé quelques jolies surprises et les artistes qui nous ont le plus impressionné n’étaient pas toujours ceux qu’on attendait le plus.
Côté météo, même si le ciel faisait grise mine, la pluie a épargné les festivaliers et c’est déjà une satisfaction en soi. Autre motif de satisfaction, l’offre de street-food proposée sur place : entre les food-trucks déjà présents les années précédentes et les nouveaux, il y en avait pour tous les goûts et on a été ravis par ceux qu’on a testé.
Pour ce qui est de l’organisation, on est encore une fois convaincu par le cadre et le format proposé par Rock en Seine : il y a suffisamment d’espace et de lieux adaptés pour faire une pause au calme et on n’a ressenti l’affluence (en baisse cette année) que le dimanche soir, lorsque trois des six headliners jouaient.
En bref
Dès le vendredi le festival proposait un line up impressionnant : à peine entrés, nous sommes accueillis par le set de Mike Shinoda, un show plein d’émotion pour l’ancien chanteur de Linkin Park. Ensuite, on est allé voir Nick Murphy qui nous a proposé un concert équilibré, entre classiques de Chet Faker et sons plus expérimentaux. Le même jour, on a vu Carpenter Brut qui nous a convaincu avec la puissance de ses morceaux. Puis c’est PNL qui est apparu sur la grande scène pour un show tout en tranquillité backé par des visuels très réussis : certains crieront au génie, les autres resteront de marbre. Enfin, on a terminé par le set de Yelle, toujours aussi pétillante sur scène.
Le lendemain, on a commencé par le show de King Gizzard & The Lizard Wizard plein d’énergie de guitare électrique. On a ensuite vu Black Star (Yasiin Bey & Talib Kweli) qui a convaincu le public de la scène cascade que le rap « c’était mieux avant« . Puis PLK est arrivé pour rappeler que la jeune génération du rap a aussi son mot à dire. Pour terminer, on a vu Thirty Seconds To Mars dont on reparlera dans un instant.
Le dimanche a sans aucun doute été le jour qui a le plus attiré les foules et pour cause : dès le début de soirée, c’était Macklemore qui se produisait sur la grande scène avec un show réussi mais qui manquait un peu de folie. On a ensuite vu Justice qui a une nouvelle fois régalé le public avec sa mise en scène de très haut niveau. Enfin on a terminé par un passage du côté de la scène de l’industrie pour voir Bonobo dont on a apprécié l’adaptation live des morceaux et l’ambiance générale du set.
La belle surprise : Thirty Seconds To Mars
Ça peut sembler fou de parler de « surprise » pour un groupe qui faisait parti des têtes d’affiche et pourtant. Si on ne les attendait pas c’est tout simplement car leur musique ce n’est pas vraiment notre came. Tout ça c’était avant de découvrir Jared Leto chanteur, maître de cérémonie et gourou devant un public en transe. Ça peut prêter à rire mais en réalité, ça impose le respect : le duo déploie une énergie incroyable sur scène et son public lui rend la pareil. Ce concert était clairement un des moments forts du week-end.
La confirmation : Post Malone
Depuis la sortie de beerbongs & bentleys Post Malone marche sur l’eau, on avait donc vraiment hâte de voir le phénomène en live. On a pas été déçu, avec son set équilibré alternant entre grosses basses et passages acoustiques, l’artiste a mis le feu à la scène cascade. Très reconnaissant envers son public, on a senti Post Malone se donner corps et âme pour une performance sincère et réussie.
Le coup de coeur : PLK
Issu du crew Panama Bende, PLK tente désormais de se faire un nom en solo. Si l’on se fie au nombre de vues sur Youtube de ses clips, on se dit qu’il s’en sort pas mal. Sur scène, il s’en sort aussi très bien avec un show plein d’énergie et de fougue. On a beaucoup apprécié sa présence scénique impressionnante pour un artiste encore jeune. On a hâte de suivre son évolution dans les prochaines années.
Le meilleur concert : Die Antwoord
Avec autant de bons concerts, difficile de dire lequel était le meilleur. Pourtant cette année, on est tenté de retenir celui de Die Antwoord dont l’énergie et le grain de folie ont atteint des niveaux démesurément élevés. Au-delà de la blague, le duo sud-africain a proposé une mise en scène soignée et un rythme parfaitement maitrisé pour chauffer le public au maximum. Le résultat parle de lui-même : une grande scène en feu et un public chaud comme la braise, le contrat est donc parfaitement rempli.
Nouvelle année, nouveau succès : on était revenu de Paris l’année dernière ravis du week-end que nous avions passé à Rock en Seine et avec l’envie d’y retourner. Notre bonne expérience s’est renouvelée et on ne se mouille pas trop en disant qu’on devrait de nouveau y être l’année prochaine.
L’excellente qualité du line-up s’est confirmée durant le week-end et on a même eu droit à quelques bonnes surprises. Alors même si l’affluence n’a pas battu des records cette année, on mettra plus cela sur la concurrence qui s’intensifie plutôt que sur une quelconque baisse de qualité du festival. Rock en Seine reste l’un des meilleurs festivals de France et il a encore prouvé cette année que sa réputation n’est pas usurpée.
Enfin, pour ceux qui n’ont pas pu être présents, on a une bonne nouvelle pour vous : une partie des concerts sont disponibles gratuitement sur Culturebox, la plateforme culturelle de France TV.
Crédits photos : Victor Picon, Zélie Noreda