Depuis leur rencontre à Belfort lorsqu’ils n’étaient encore que des enfants jusqu’à leur concert aux Eurocks, les membres de Caesaria ont fait beaucoup de chemin. Une belle histoire qu’ils nous ont raconté à travers une interview organisée à l’occasion de la sortie de leur second album un peu plus tôt cette année.

Leurs débuts, le club-rock, l’enregistrement de leurs projets avec des légendes de l’industrie et leurs performances live, on a tenté d’en savoir plus sur ce groupe qui nous a beaucoup impressionné avec ses deux très bons albums et son énergie sur scène.

On espère que l’interview vous plaira, qu’elle vous donnera envie d’écouter leurs projets et d’aller les voir en concert à l’occasion de leur tournée qui démarre bientôt et qui passera notamment par Paris, Mulhouse et Belfort.


Comment est-ce que le projet Caesaria a commencé ?

Caesaria : Avec les autres membres du groupe, on se connaît depuis qu’on a 10 piges, lorsqu’on vivait à Belfort. Le projet Caesaria est né quand on est arrivés à Strasbourg, notre idée c’était de mixer du rock avec de l’électro. On a fait un premier EP en 2020 puis notre premier album en 2022 et enfin notre album Tonight Will Only Make Me Love You More en 2024.

Qu’est-ce qui vous a emmené à Strasbourg et qu’est-ce qui vous fait rester ?

Caesaria : Après le bac, on est tous partis de Belfort pour faire des études et bien qu’on ait choisi une voie différente on s’est tous retrouvés à Strasbourg. Maintenant, on est bien installés, on est hébergés par la plateforme Artefact. On a un local et même des bureaux ! C’est super utile parce qu’on fait tout nous-mêmes.

Vous définissiez votre musique comme du “club-rock”. Alors pour vous ça veut dire quoi le “club-rock” ?

Caesaria : Le “club-rock”, ça vient vraiment d’une conviction personnelle. J’en avais marre de voir des concerts un peu à l’ancienne où il y avait un truc très froid et où le quatrième écran n’était jamais brisé. Ça manquait de connexion avec le public et moi, ça m’a un peu emmerdé.

Et j’ai découvert des artistes comme Foals, LCD Soundsystem ou encore Soulwax qui ont ramené un truc plus électronique, plus “dansant” dans le rock.

Du coup on a essayé d’obtenir le meilleur des deux mondes : garder l’énergie et le côté fédérateur du rock tout en allongeant les instrus pour avoir le côté plus frénétique et plus dansant de la musique électronique.

Quels sont les artistes qui vous ont inspiré ?

Caesaria : Quand on a voulu faire du club-rock on avait quelques artistes en tête. Pour nous les groupes qui représentaient le mieux ce style c’étaient LCD Soundsystem, Rapture, Yeah Yeah Yeahs ou encore les artistes du label new yorkais DFA Records.

Après, nous on vient vraiment du rock british, donc forcément influencés par les Arctic Monkeys. Et puis aussi par les Strokes qu’on écoutait beaucoup quand on était ado.

Votre premier album a été enregistré avec Mark Needham (The Killers, Imagine Dragons) et Pelle Gunnerfeldt (The Hives, Viagra Boys), comment est-ce que le contact s’est fait ?

Caesaria : En fait, on a juste envoyé un mail.

À cette époque-là, on voulait aller aux Etats-Unis mais c’était la période du Covid donc impossible de bouger. En 2022, c’était encore un peu compliqué alors on est partis en studio. L’idée c’était de travailler sur des prods depuis Strasbourg et de faire le mix et le master ailleurs. Si on ne peut pas voyager, on va faire voyager les prods. 

On avait écouté ce que fait Mark Needham et ça correspondait vraiment à ce que l’on voulait, un son un peu mastoc, un peu américain. C’est pour ça qu’on l’a contacté. Et puis voilà, ça s’est fait comme ça.

Et pour Pelle, pareil, on adorait son travail. Je suis un grand fan des Viagra Boys, qui sont très club-rock aussi. Donc pour la version Deluxe de l’album, on l’a contacté et il nous a répondu une phase : “Between punk and synthwave, it’s weird, I like it.”

Comment se passe la création d’un morceau ? qui apporte l’idée initiale et comment est-ce que vous la faites évoluer jusqu’à obtenir un titre ?

Caesaria : On commence tous par travailler de notre côté puis on échange nos idées et on s’envoie des maquettes. Ensuite quand on repart en studio, c’est l’occasion de mettre nos travaux en commun et de voir si ça fonctionne.

Pour savoir si on va dans la bonne direction, on se pose régulièrement la question “c’est club-rock ou pas ?”. Et puis ensuite, il faut que ça rentre dans la DA du projet sur lequel on travaille : des fois on travaille un morceau, c’est super mais ça ne colle pas avec le reste, alors on met de côté.

Mais globalement on fait tout à trois.

Vous avez enregistré ce 2e album avec Brett Shaw (Florence + The Machine, Foals), qu’est-ce qui a changé le plus dans le process créatif entre le 1er et le 2e album ?

Caesaria : La différence avec le premier album c’est qu’on avait vraiment un concept : le Madchester. C’est la scène des années 80-90 du Nord de l’Angleterre, qui faisait déjà ce qu’on peut considérer comme du club-rock. On s’est dit, putain, c’est magnifique, on veut absolument faire ça.

Brett, on avait bossé avec lui sur trois titre de notre premier EP et là on avait vraiment envie d’aller en Angleterre travailler avec lui, donc on y est allé trois semaines. Brett a apporté sa patte, il nous a donné beaucoup de conseils, il avait plein d’idées et ça a vraiment apporté un plus au projet.

Concrètement, comment est-ce que vous prenez en compte la dimension live de votre musique quand vous êtes en train d’enregistrer ?

Caesaria : Il faut savoir qu’on enregistre tout en live. Quand on enregistre chez Brett, par exemple, c’est en live. Il y a évidemment quelques éléments ajoutés mais pour la guitare, la basse et la batterie on enregistre systématiquement en live. C’est notre façon de produire, quand on crée des titres on les imagine toujours en live. C’est notre leitmotiv.

Comment s’est passée votre date aux Eurockéennes début juillet ?

Caesaria : Les Eurocks ça représente 15 ans de notre vie, on y va depuis qu’on a 13 ans. On s‘est pratiquement connu là-bas.

On a quelques contacts chez eux, on sait qu’ils nous suivent depuis le début du projet. Et là, je ne sais pas pourquoi mais cette année, ils se sont dit qu’on était prêts.

Et donc, ils ont contacté notre manager, qui avait un gros smile après l’échange. Quand il revient dans le bureau pour nous annoncer la nouvelle, c’était fort en émotion. On a tout de suite visualisé la scène, avec toutes nos familles, nos amis, le public…

Après les Eurocks, c’est quoi la suite pour vous ?

Caesaria : On a quelques dates prévues pour la fin d’année dont deux en Angleterre. On sera au Noumatrouf à Mulhouse le 13 décembre et à la Poudrière de Belfort en début d’année prochaine. Et on fera une date aussi à la Boule Noire à Paris le 17 février 2025.

 

Crédits photo de couverture : Caroline Gife

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


La période de vérification reCAPTCHA a expiré. Veuillez recharger la page.

A Propos de Lucas Legname