C’était à l’occasion de son concert à la Laiterie de Strasbourg que nous avons eu l’occasion de rencontrer OKLou, une artiste aussi talentueuse qu’étonnante. Jolie figure de la nouvelle génération française, elle impressionne par sa capacité à mélanger les styles, à l’image de son set où elle peut passer d’un morceau basé sur un sample de PNL à une reprise autotunée de Francis Cabrel.
Ce soir-là elle ouvrait pour Hyphen Hyphen, pas évident de satisfaire un public “Virgin Radio” quand on fait du R&B expérimental. Pourtant lorsqu’on observe le public à la fin de sa perf, il semble qu’OKLou s’en est très bien sortie.
Après une entrée toute en décontraction, l’univers de la jeune fille s’installe au rythme des premières notes qui résonnent. Avec elle, oubliez les morceaux calibrés de 3 minutes 30 qui respectent le schéma couplet / refrain / couplet, la jeune fille aime casser les codes et s’imposer tranquillement. Si ses intros sont longues, c’est parce que dans la musique comme dans la vie elle aime prendre son temps.
Lorsqu’on lui a demandé comment elle définissait son style musical, elle n’a pas souhaité trancher même si l’on a trouvé consensus sur le côté expérimental de sa musique. Ne pas avoir d’étiquette, c’est une façon pour elle de garder une liberté artistique totale.
Sur scène comme lorsqu’elle compose, OKLou fait tout elle-même, ce qui nous a tout de suite fait penser à Grimes. D’ailleurs Grimes, nous a-t-elle avoué, l’a beaucoup inspiré : c’est elle qui l’a poussé à emprunter la voie dans laquelle elle avance maintenant. Pour produire ses titres, elle peut s’appuyer sur un joli bagage technique acquis après quelques années passées au conservatoire : même si son style semble parfois décousu, OKLou impressionne aussi par sa précision.
Alors oui, peut-être qu’on en dit du bien parce qu’on est encore un peu envoûté mais qu’importe les raisons les faits sont indéniables : OKLou a la jeunesse et le talent pour elle. Ce mercredi 20 avril, c’est avec une insolente facilité qu’elle est parvenue à transporter le public dans son univers, un endroit un peu bordélique mais tellement intriguant qu’on aimerait bien y retourner.
Merci encore à OKLou pour le temps qu’elle nous a accordé.