Après avoir écouté Action, on brûlait d’envie d’en savoir plus sur le process artistique qui a mené INUÏT vers la réalisation d’un disque dont la maturité des titres ne trahit jamais le jeune âge des membres du groupe.

Nous étions donc évidemment ravis de pouvoir leur poser quelques questions afin de lever le voile sur leurs secrets de production et leurs performances live. Au fil de l’interview, le sextuor nous parle de son passé, de la genèse de son premier album et de la préparation de sa tournée.

Pour aller plus loin, on vous recommande chaudement d’écouter Action, le premier album d’INUÏT disponible depuis le 12 octobre en magasin et sur toutes les plateformes habituelles de streaming.


Pour commencer, on vous a découvert il y a un an et demi avec le clip live de Dodo Mafutsi qu’on a beaucoup apprécié. Quand on vous a re-découvert avec Action, on a l’impression que vous avez énormément gagné en maturité artistique. Que s’est-il passé ?

INUÏT : Alors tout d’abord merci ! Ce qu’il s’est passé c’est que contrairement à Always, Kevin et toutes nos vidéos live précédentes, nous avons décidé de composer dans le but de faire un album alors qu’auparavant l’idée était de privilégier avant tout le live et donc une certaine immédiateté, une urgence.

Vous êtes six et pourtant lorsqu’on écoute votre album on est impressionné par la cohérence globale de l’oeuvre. Comment avez-vous décidé de la direction générale que devait prendre le disque ?

INUÏT : La direction artistique pour Action a été choisie en deux temps. Tout d’abord dans notre studio à Nantes, où nous avons composé et préproduit 95% de ce qu’il y a sur le disque. Ensuite, avec Benjamin Lebeau dans son studio à Paris, où nous avons tout enregistré de nouveau et commencé à produire en ping pong sur ordinateur avec Benjamin comme chef d’orchestre.

La tracklist d’Action est étonnement diversifiée, certains titres sont très pop alors que d’autres sont totalement electro. Et pourtant on reconnait à chaque fois votre signature artistique, du coup comment est-ce que vous définissez votre univers musical ?

INUÏT : Pour ce disque, si nous devions définir notre univers ce serait tout d’abord ludique. L’idée est d’offrir à l’auditeur une expérience qui va attiser sa curiosité. Les morceaux sont aussi divers que fournis, c’est probablement un album qu’on peut écouter plusieurs fois en découvrant une nouvelle information cachée !

Bien sûr, la cohérence apparente du disque vient aussi du fait que c’est la même équipe qui l’a créée, dans le même lieu (le fameux studio de Benjamin). C’est le cadre donné à la création qui donne l’humeur au disque, réellement.

On a adoré la photo utilisée pour la pochette, très symbolique : vous pouvez nous dire qui l’a réalisée et ce qu’elle représente pour vous ?

INUÏT : L’artwork a été réalisé par le studio In the Pool, un tout jeune studio monté par Géraldine Pace et Louise Harling en 2015. L’idée de ce visuel était de symboliser l’aspect contradictoire de notre musique, et de notre projet artistique tout entier ! C’est à la fois drôle et triste, impressionnant et ennuyeux, tout comme cette vieille personne qui ignore le paysage se détruisant devant elle sous l’action du feu !

Aussi, il y avait une volonté de s’inspirer de visuels des années 70 façon Pink Floyd ou Joy Division : un choc sans concession. Enfin, l’idée était aussi d’avoir quelque chose d’assez vif pour coller au titre du disque, qui inspire le mouvement, le réveil.

Comment est-ce que vous avez procédé pour composer les titres, est-ce que l’un d’entre-vous a pris le lead ou est-ce que chacun apportait progressivement sa contribution ?

INUÏT : La composition a eu lieu en Juillet 2017 dans notre studio de Nantes. Ensuite, nous avons travaillé de Septembre à Avril 2018 avec Benjamin pour creuser ce que nous avions commencé et apporter de nouveaux éléments de par sa vision et sa manière de faire, très spontanée et impulsive.

Quand il y avait un blocage, on prenait nos ordis, les pistes du titre et on allait bosser chacun dans notre coin pour trouver des solutions. Quand on avait un truc on revenait, on écoutait hyper fort pour que ce soit impressionnant (😂) et on donnait tous notre avis !

C’est pour ça que je parlais de ludique, c’est parce que pour nous ça a été absolument drôle et jouissif de faire cet album, on espère que c’est un sentiment que les auditeurs peuvent percevoir, même dans des titres sombres ou tordus.

Avec sa profondeur et l’atmosphère qu’elle installe, on se dit que votre musique est taillée pour le live. Est-ce que c’était quelque chose de voulu dès le départ ?

INUÏT : À la base on se revendique comme un groupe de live. Forcément notre manière de créer jusqu’ici faisait qu’en live notre musique prenait vie. Aujourd’hui, avec l’album c’est différent. La musique existe sans nous et il a fallu aborder le live d’une autre façon. Nous avons voulu une scénographie avec un ingé light, c’est Olivier Germain qui s’est chargé de la création et Adrien Oheix qui se charge de la faire en live.

Pour notre part, nous avons dû effectuer le travail inverse à l’issue de la création du disque : jouer une musique produite en live, sans ordinateurs. Après deux mois de prise de tête, on est absolument fiers de dire qu’on a réussi, qu’on sait jouer notre disque et qu’il faut absolument venir nous voir en concert, qu’on ait aimé ou pas l’album 😉

En parlant de live, l’est de la France est réputé pour avoir un très bon public ! On peut espérer vous voir jouer ici prochainement ?

INUÏT : On brûle d’envie de venir jouer dans l’est, c’est le seul endroit de la France où nous n’avons encore jamais joué. Faites nous venir 🙂

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A Propos de Lucas Legname