Le jour du Soleil Vert n’est pas encore venu, c’est pourquoi j’ai décidé de m’attaquer à une autre version de monde futur, tout en post-apocalyptique.

The Quiet Earth (ou Le Dernier Survivant en français) de Geoff Murphy (1985) parle de la fin du monde comme peu de films le font. Au lieu d’évoquer le pourquoi, le comment, l’escalade de la disparition humaine, l’intrigue nous projette directement dans la désolation et la solitude.

Si tu as envie d’une réflexion sur ta vie, chope ta soupe, enfile tes charentaises et nous voici parti dans un Seul au monde sans Wilson.


Le Synopsis qui pose l’ambiance:

Zac Hobson (interprété par Bruno Lawrence qui a l’air d’avoir joué dans quelques films sympas de son vivant, dont Utu) se réveille un bon matin, vivant. À cela, rien de bien étrange, mais le gus se rend vite compte qu’il est la dernière source de vie dans la rue, la ville, le monde entier … Ni une ni deux, il file dans une sorte de centrale nucléaire. Centrale qui se révèle être son lieu de travail.

Zac cherche, Zac trifouille, il marmonne. Il touche à des boutons, regarde des relevés.
Évidemment, tout est désert. Et puis, Zac comprend que c’est suite à l’un de ces projets sur [insère un mystère de la science avec système magnétique ici] que l’humanité a disparu.
Ne pouvant le croire, il va chercher à contacter ses semblables : inscrire des messages, s’emparer d’une radio, crier dans les rues. Puis désespéré de ne recevoir aucun retour, il prend le pied de ce que tout un chacun aimerait finalement faire plutôt que de se lamenter : profiter de tout ce dont il a envie. Villa de luxe, champagne et grandiloquence. Porter une robe, tirer sur Jésus à coup de carabine dans une église, se prendre pour Dieu.

Plot twist de dingue, je ne te raconte pas tout:

Si le long-métrage se limitait à un long monologue sournois sur la solitude et le fait d’avoir détruit l’humanité, The Quiet Earth ne serait pas le meilleur film à conseiller pour se faire une soirée chocolat et couette. Il est possible que, comme dans l’univers qui nous entoure, Zac ne soit pas si seul (je ne te spoile pas grand chose, la bande annonce en fait état). Et qu’en plus de ça, la raison de sa présence post-catastrophe ne soit pas dûe à un hasard. Mais justement à un rapport entre vie et mort, quelque chose de plus grand et métaphysique que son existence.

Encore une fois, le film pousse à la réflexion : est-ce dans une autre forme de vie que Zac se retrouve coincé ? Est-il dans un univers parallèle ? A-t-il vraiment tué toute l’humanité ?
Scientifique raté ou dépressif maladroit, Zac est plus que cet homme qui s’amuse à frôler la folie lorsqu’il se dit qu’il n’a plus rien à perdre. Il est celui qui donne le ton du film sur le fond autant que sur sa forme; entre misanthropie et créature sociale touchante. À explorer ce monde vide, il s’explore de l’intérieur.

Pourquoi il faut le voir:

Simple dans sa conception comme dans sa réalisation, pas de kitsch et de démesure pour cette dystopie. Less is more, comme il est coutume de dire, et The Quiet Earth se défend d’une simplicité de propos comme de décors. De grands espaces, des endroits vides à l’architecture rudimentaire, un travail de lumière simple et délicat. Évidemment, dur d’enlever à ce film la qualité d’image et de son vieillot, dégradé par le temps. Mais le scénario tient dans une simplicité qui lui, le traverse. Car il parle de ce que tout un chacun ferait ou pourrait ressentir face à une solitude contrainte et irrémédiable.

Quelques points négatifs sont à relever toutefois : une fin rapidement amenée et un travail sommaire sur certains pans de la personnalité du personnage. On touche à un manque de profondeur parfois, mais l’histoire change tellement d’une fin du monde avec zombies-mangeurs-de-cerveaux que cela mérite bien un peu d’indulgence.

Pour aller un peu plus loin :

The Quiet Earth a été sélectionné au Festival international du film Fantastique d’Avoriaz en 1986. Ce festival a récompensé des films comme Phantom of the Paradise (Brian de Palma) ou Soleil Vert (Richard Fleischer) et sa dernière édition date de 1993. Son descendant et successeur est aujourd’hui le Festival international du Film fantastique de Gérardmer.

Strange Fact:

Tout au long du film, on constate que les horloges se sont arrêtées au moment du “phénomène” qui a fait disparaître l’humanité. L’heure précise de 6h12 n’est pas anodine, puisque c’est une référence au verset 6.12 de la Bible dans le “Livre des Révélations” : “Il se produit un grand tremblement de terre, le soleil devint noir comme un tas de cheveux et la lune rouge comme du sang“. Miam.

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A Propos de Le Cha

Fan de munster, connaisseuse de bières et accro à la S-F